PSYCHOLOGIE DE LA SANTÉ - THÉRAPIES BRÈVES - MICRONUTRITION

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Thérapie et hypnose

« Le mental pèse et mesure, mais c’est l’esprit qui atteint le cœur de la vie et embrasse le secret ; et la graine de l’esprit est immortelle. Le vent peut souffler puis cesser, et l’océan grossir puis se lasser, mais le cœur de la vie est une sphère calme et sereine, et l’étoile qui y brille est fixée à jamais. »

–  Khalil Gibran

De nombreuses recherches ont montré qu’il existe dans notre cerveau deux manières distinctes et pourtant reliées entre elles d’appréhender le monde. L’une au travers de l’hémisphère gauche (ou cerveau gauche) est catégorique, séquentielle et analytique, rationnelle, logique, numérique, reliée au langage sémantique. Elle est connue en psychologie comme le « conscient » (bien distinct de la « conscience ») et correspond de manière simplifiée à ce que nous nous « racontons à nous-même » sur la façon dont se déroulent les choses. La seconde, au niveau de l’hémisphère droit (ou cerveau droit) est représentationnelle ; elle est intuitive, imaginative, et créative ; elle inclut l’intelligence musicale, visuo-spatiale et le langage émotionnel, et raisonne de manière globale et analogique. Elle est connue sous le nom d’ « inconscient » et peut s’apparenter à un « enregistrement » des sensations physiques de chaque instant : les odeurs, couleurs et images, les sons, les saveurs, les positions et mouvements du corps ainsi que les émotions qui les accompagnent. La façon dont cela s’opère ne correspond d’ailleurs pas forcément à ce qui se passe réellement, mais à la manière dont nous le vivons. Aussi l’hémisphère cérébral droit est particulièrement influencé par les expériences précoces de la vie, les souffrances, les traumatismes, et les mécanismes instinctifs de défense. Il s’exprime en images et en symboles, constituant le langage de l’inconscient, et détermine ce que nous ressentons et la plupart de nos comportements.

 

Nous comprenons dès lors la nécessité d’entrer en relation avec cet hémisphère droit dans une démarche thérapeutique et plus généralement de changement ; qu’il s’agisse de se libérer de schémas névrotiques ou/et d’activer les ressources aptes à déployer notre vitalité et favoriser notre pleine santé. Cette connexion ne peut s’effectuer sans un apaisement du mental, une présence à soi, aux sensations du corps et une connexion au cœur. Pourtant ceci n’est pas toujours aisé dans nos sociétés “stressées” et essentiellement dirigées par nos egos, où la pensée rationnelle prime sur l’expérience et le ressenti, où la performance et la possession nous coupent des fondements du vivant basés sur l’équilibre, la coopération et l’harmonie, et la peur de souffrir, voire de mourir nous conduit à une fuite hors de nous-mêmes…

 

​Les états de conscience modifiés (ou amplifiés) sont reconnus pour activer certains centres dans l’hémisphère droit en relation avec les émotions et avec la créativité. La transe hypnotique notamment, en orientant notre attention vers l’intérieur de nous-mêmes, permet des changements dans la perception des sensations, du corps, du temps et de l’espace ; la personne ressent et pense différemment, elle imagine et raisonne de façon plus libre et plus souple, perçoit et recréé des expériences sensorielles dans un état que l’on pourrait qualifier de « rêve éveillé ». D’autres pratiques produisent également des états modifiés de conscience, telle la transe chamanique, dont l’existence remonte probablement au tout début de l’histoire de l’humanité ou encore les différents types de méditation se pratiquant depuis des milliers d’années dans les cultures orientales. Elles y parviennent en détournant l’attention des pensées et en la focalisant sur les sensations qui peuvent provenir de la respiration seule ou de la respiration associée à un son ou un mouvement rythmique ou encore par la consommation de certaines plantes dans le chamanisme. En occident nous utilisons aussi la relaxation, la sophrologie, la pleine conscience… Les degrés de ces états modifiés de conscience sont variables en fonction des pratiques et de la réceptivité des personnes. Nous les expérimentons néanmoins tous au quotidien lorsque le mental s’apaise, que nous sommes “dans la lune”… dans de multiples circonstances comme une réunion ennuyeuse, devant un bon film ou encore dans un train lorsque nous regardons défiler le paysage en laissant flotter le cours de nos pensées. Dans ces instants-là, nous vivons une transe légère qui est un état normal, propre à l’être humain.

L’hypnose thérapeutique utilise et amplifie cet état pour la personne. Le rôle du thérapeute consistant uniquement à faire émerger les apprentissages et les ressources du patient en créant des expériences. 

Ainsi pour Milton Erickson, psychiatre américain à qui l’on doit la renaissance de l’hypnose dans les années 1930, nous pouvons accéder à notre esprit inconscient, qu’il nommait notre « partie sage » contenant toutes nos expériences de vie, tous nos apprentissages, pour résoudre n’importe quelle difficulté que la vie nous présente. Car d’une manière naturelle, les hommes ont une tendance à se développer, en intégrant des expériences, et à aller bien. Ce qui empêche cette croissance naturelle est vraisemblablement le résultat de vécus difficiles qui créeraient des « nœuds », et des mécanismes de protection (ou de défense), rigidifiant alors la personne et la poussant à se comporter toujours de la même façon. Une personne qui a été blessée pendant son enfance va ainsi par exemple avoir tendance à garder une distance avec les autres pour éviter de l’être à nouveau, et à « attaquer » pour se défendre. Ces nœuds empêchent ainsi d’accéder aux ressources pourtant présentes à l’intérieur de nous-mêmes et donc à ce processus de croissance qui porté par le mouvement de la vie, est censé nous permettre de surmonter les difficultés, les peurs, et d’apprendre de nos erreurs.

 

L’enjeu de la thérapie est de permettre à la personne à la fois de défaire ces nœuds, de transformer les obstacles en ressources et de retrouver la fluidité lui permettant d’ouvrir des portes au lieu d’en fermer… Un individu souffrant par exemple de dépression sait bien être déprimé mais il sait aussi comment ne pas l’être par moments. Il a en fait besoin d’apprendre à disposer de cet apprentissage-là plus souvent que de l’autre. Une personne qui souhaite perdre du poids, plutôt que de se priver des aliments qui font grossir peut apprécier des aliments sains, prendre plaisir à se voir mince et à rester en forme ainsi qu’à manger de tout en quantité adaptée. Cette démarche invite à développer une capacité d’attention et de perception de ce qui s’opère en nous à chaque instant. Les tensions, douleurs, émotions désagréables, fatigue… empêchant l’énergie de la vie de circuler, alors que la détente par la connexion au corps, au cœur et à l’instant présent ouvre des portes et nous permet alors de construire de nouveaux chemins de vie, des chemins reliés au cœur

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