Apprendre à nous connaître est fondamental pour ne plus tomber dans le piège des comportements névrotiques de notre personnalité (tout ce qui est refoulé, non identifié, qui agit dans l’ombre sans pour autant être une maladie). Ces comportements basés sur des conditionnements, des automatismes, des croyances erronées, des blessures et traumatismes du passé génèrent souvent souffrance et déséquilibre. Et nous avons tendance à nous juger négativement et à nous identifier à ces réactions de notre personnalité, ayant ainsi l’impression de ne pouvoir nous en soustraire. C’est notre moi – notre ego – qui est constitué par ces conditionnements, croyances et aptitudes ainsi que par les sensations, les émotions et pensées qui apparaissent et disparaissent sans cesse dans le champ du mental.

L’un des enjeux consiste à démasquer les personnages que nous avons créés plus ou moins consciemment pour paraître plus acceptables à nos yeux et plus aimables aux yeux des autres. Car nous ne sommes pas condamnés à subir ni à faire subir aux autres les conséquences délétères de la logique névrotique de nos personnalités et pouvons faire le choix de ne plus répéter les scénarios douloureux en découlant.

Ce processus implique la reconnexion à une partie bien plus profonde de notre être que Carl Gustav Jung a appelé le « Soi », le noyau de l’être, bien au-delà du moi et de l’ego. Le chemin vers le Soi, ou « processus d’individuation » (qui n’a rien à voir avec l’ « individualisation » dirigée par la peur et les intérêts personnels, menant à l’inflation de l’égo et à la séparation) suppose une désidentification de la personnalité, un apaisement du mental et une acceptation de ce qui est, une reconnexion à la sagesse et à l’intelligence de la Vie, à l’instant présent. C’est un processus naturel d’éveil de la conscience, un éveil spirituel. La conscience est au-delà du mental, au-delà des pensées, des sensations et des émotions. Elle est ce lieu de paix, de silence et d’amour inconditionnel, elle est l’essence de la vie.